l'encrier de rosemarie

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Neige en juillet

A coup de grosses chaussettes et de veste polaire, je combats le froid qui ne vient pas seulement de la température -glaciale pour la saison-, mais également de cette impression d'isolement et de solitude due à l'épais brouillard qui entoure ce village silencieux, désert et recroquevillé sous une pluie régulière et continue.
Les heures s'écoulent lentement, tout semble ralenti. Le tic-tac de l'horloge trouble trop de silence et ses aiguilles pourtant, avancent au même rythme que d'habitude.
Ma lecture du moment, plaisante, vive et légère ne suffit pas à me libérer de cette oppression, de ce poids que je ressens à chaque fois que je me trouve dans un lieu privé de vie.
Les griffes de l'ennui se font de plus en plus menaçantes. Mais avant qu'elles m'enserrent complètement, il suffirait que j'adopte un autre état d'esprit, que je me couvre d'une pèlerine et que j'affronte le mauvais temps.
J'entendrais le bruit de la pluie sur les toits de tôle, quelques miaulements de chats mouillés et perdus, le bruit d'une voiture sur la route ruisselante, le salut d'un passant promenant son chien, le récit d'un cueilleur de champignons, fier de sa récolte.
Je m'arrêterais vers ce vieil homme sur le pas de sa porte, aussi emmitouflé que moi, qui me parlerait de ce mois de juillet, d'il y a plus de 60 ans, où la neige était tombée jusque sur les hauts du village.
Finalement, un endroit pas si privé de vie que cela !
Je rentrerais chez moi ragaillardie, réconciliée, sous la première trouée bleue de la journée.
Et si le soleil revenait !
Ferait-il bon vivre à la montagne ?
Josette Nicollier Vaudan / 16.07.11

 



07/10/2015
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