Temps mort à l'EMS
Vous croyez que les passions amoureuses - avec leur cortège de jalousie, d'ardeur et d'intrigues - s'éteignent avec l'âge? Que nenni! On vit de grandes et belles histoires d'amour en maison de retraite. Mais parfois, ça dérape…
Temps mort à l'EMS
Lundi, six heures. Mal réveillée, Janine navigue à vue, de la réception au vestiaire où elle enfile son uniforme d'infirmière stagiaire. Le couloir, l'ascenseur, les chambres du troisième étage où résident les moins gâteux des résidents.
En sortant de l'ascenseur, sa rêvasserie prend fin d'un coup. Elle manque trébucher sur un corps recroquevillé sur le carrelage. Du sang partout. Janine ouvre la bouche pour crier, se ravise. Ravale nausée et panique. Regarde un peu mieux. Une canne abandonnée. Un peignoir gris remonté sur des jambes maigres. Elle le reconnaît: c'est Alfred. Alfred Médeau, l'ancien marathonien. Elle le retourne, découvre les yeux grands ouverts qui ne verront plus jamais rien.
Les heures qui suivent sont un tourbillon de commentaires, de coups de téléphone et de distribution de calmants. Manifestement, la mort d'Alfred n'est pas naturelle. La directrice a appelé la police.
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