Le crieur des fleurs
Assis au bistrot de Ginette, sous les arcades du marché, je fais durer mon verre de rosé (un par jour, pas plus, ordre de mon médecin). A dix heures du matin, une foule bruyante a déjà investi les lieux. Martin a installé son étal de légumes de saison tout près de ma table. Je lui porte chance, paraît-il. Parlez d'un superstitieux! Casquette enfoncée à l'envers sur son crâne chauve, tout sourire, il harangue les passants, d'une voix puissante que l'on entend d'un bout à l'autre du marché couvert.
- Des légumes frais! Tellement qu'ils frétillent, regardez: ils sauteraient tout seuls dans votre panier. Et pas chers avec ça!
De temps en temps, il se tourne vers moi.
- Qu'en penses-tu, Emile? C'est bien, non?
Je brandis mon pouce levé, avec une moue appréciative.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 29 autres membres